Pas un long fleuve tranquille
À quelques mètres de la gare RER de Conflans Fin d'Oise, un camp de réfugiés tibétains s'est implanté des centaines de personnes tentent de survivre .
Conflans Sainte-Honorine , une commune des Yvelines de 34 000 âmes à quelques encablures de Cergy et à une quinzaine de kilomètres de Saint-Germain-en-Laye , est devenu depuis quelques temps le point de chute de centaines de réfugiés tibétains qui dorment dans des camps de fortune en bordure de fleuve, à la confluence de la Seine et de l'Oise .
Un phénomène qui perdure depuis quelques années déjà , quand , en 2011 , les premiers arrivants fuyaient les persécutions chinoises liées à la prise de pouvoir du Parti Communiste Chinois en 1949. Depuis , les arrivées affluent chaque jour portant à 400 le nombre de réfugiés dans la ville yvelinoise poussant le Maire , Laurent Brosse, et les collectivités à faire appel à la responsabilité de l'Etat au vu des conditions de vie déplorables , compliquées par la venue de l'hiver .
Pourtant , la situation paraissait contrôlable aux prémices de cet exode quand l'association La Pierre blanche prenait en charge les premiers exilés dans sa péniche Je sers, amarrée près du centre-ville de Conflans Saint-Honorine qui œuvre pour la réintégration sociale en offrant repas , nuitées et mobiliers pour les étrangers , les personnes en difficulté ou les malades psychiques . Souffrant de sa réputation hors-frontière notamment au Tibet , le bateaufût vite débordé en raison des places limitées dont il dispose , invitant ainsi les nouveaux arrivants à trouver refuge ailleurs .
Quand certains ont la chance d'être accueillis par des particuliers, d'autres s'installent non loin de la gare RER , au milieu de deux restaurants asiatiques , d'une station de lavage et d'un McDonald's , dans les anciens locaux des Voies Navigables de France grâce à une convention signée par les propriétaire des lieux ou sur la pelouse du Pointil jouxtant la voie fluviale à moyen de tentes et autres moyens rudimentaires.
Un quotidien qui devient de plus en plus difficile en raison de la baisse des températures mais aussi de l'insalubrité des lieux et du manque de confort. Démunis , les associations et le Maire évoquent
« 4 à 5 arrivées par jour » et soumettent de rediriger ce flux humain vers des structures pérennes afin d'endiguer cette situation intenable . Si la Pierre blanche a été agréeCHUM (Centre d'hébergement d'urgence pour migrants) au début de l'été dernier lui permettant de recevoir des aides de la part de l'Etat , cela ne suffit pas à contenir la centaine de réfugiés dormant sous la « soixantaine de tentes » dénombrée par l'édile lors de sa visite sur place fin août , un nombre qui a explosé à 200 en décembre dernier.
Néanmoins , un élan de solidarité a su accompagné la prise de conscience des riverains avec la mise en place d'une cagnotte participative en ligne via Leetchi et du nombre croissant de foyers se portant volontaires à héberger un demandeur d'asile dans les communes avoisinantes en attendant une solution qui devrait émaner de la préfecture . En effet , le sous- préfet de Saint-Germain-en-Laye , Stéphane Grauvogel , projette un acheminement vers des gymnases et des centres d'accueil spécialisés à Paris et à Cergy où un examen sera effectué sur chaque personne pour établir un profil et un statut précis afin de trouver une réponse adéquate .
Adam Najmi